Les camping-caristes qui prendraient idées de s’arrêter un jour sur l’aire de service de Beausemblant, ne manqueront pas de faire une petite ballade à pied dans les environs pour découvrir le champ éolien de Blacheronde, situé sur les hauteurs de cette commune, près du col du Grand Bœuf. Difficile de ne pas voir ces six éoliennes quand on s’approche de ce petit bourg où naquit, en 1545, Barthélemy de Laffemas, contrôleur du commerce sous Henri IV. C’est lui qui fut à l’origine des plantations de mûriers, notamment dans la région, ce qui permit le développement de l’industrie de la soie. Elles font 80 mètres de hauteur (sans les pales) et sont composées respectivement de 3 énormes cylindres de 54, 55 et 34 tonnes. La nacelle fait 68 tonnes et mesure 10 mètres de long sur 5 mètres de large. Au rotor, sont fixées 3 pales de 45 mètres de long et de 6,6 tonnes chacune. Ce qui fait un poids total de près de 230 tonnes par éolienne. Une fois sur place, on se rend compte de la démesure de ces engins. Le ronron à chaque passage de pale reste perceptible mais il n'a rien de déplaisant. Ce potentiel correspond à la consommation d'électricité (hors chauffage) de 20 000 habitants de la communauté Rhône-Valloire.

Cette ballade, que nous avons réalisée le 29 avril 2008, débute de l'église de Beausemblant. En remontant la D 312, quelques 200 mètres plus loin, au niveau de la « Villa Robin », on tourne à droite pour rejoindre le petit pont qui franchit le ruisseau de la Grande Combe, à hauteur de la Blache. Puis, en délaissant la petite route qui longe l’arrière du château de Molard, on monte cette dernière sur une courte distance avant de redescendre naturellement sur Laveyron. Arrivés à la route qui vient de la D 122, on s’oriente à main gauche pour atteindre, dans un virage, un chemin qui permet d’aborder le ravin de Fond Poncet. Très vite, celui-ci devient un sentier (non représenté sur la carte IGN). Un petit coup de rein pour remonter la pente permet rapidement d’arriver à une petite clairière (Les Taillas). En prenant par la gauche un vague chemin, puis en remontant la pente qui suit, on arrive à une croisée de routes (cote 321), près de la ferme de la Côte Rousse. De là, on continue plein sud, en légère montée, avec en ligne de mire la Croix de Tauret (antenne, château d’eau). On enchaîne par le chemin du Château d'eau pour rattraper, par la gauche, à hauteur du gisement paléontologique de Saint-Vallier, la route de Montrebut. Ce site, plus généralement appelé « Lœss durci de Saint-Vallier », est internationalement connu pour ses vertébrés fossiles, la communauté scientifique l’ayant choisi comme référence internationale pour les animaux de la tranche de temps appelée en géologie le « Villafranchien moyen », qui a duré environ de 2,4 à 1,9 millions d’années. Ne cherchez pas dans cette zone un quelconque ossement fossile de mastodonte arverne ou de rhinocéros étrusque car, depuis les dernières fouilles de 1999, elle a été remise en état d'origine. L’intérêt de ce lambeau de granit cévenol, détaché par le cours du Rhône au quaternaire, est tout autre. Ses coteaux offrent une grande diversité paysagère et des panoramas magnifiques. Ici, les monts ardéchois et les montagnes du Vercors semblent à portée de main.
Du carrefour, suivre à l’est la petite route en cul-de-sac qui va vers Charbonnière et prendre, à gauche, après Montrebut (pensez à rester discret ou à demander l’autorisation de passer au propriétaire si vous l’apercevez), un chemin qui aboutit à une parcelle de terre cultivée. En restant en bordure du bois, on rejoint très vite un chemin qu’on prend par la gauche. Il descend sous un couvert de châtaigniers pour aboutir à une impasse. Un peu en contrebas, une sente assez bien marquée, et descendante, nous amène au fond d’une combe où coule le Bourbourjoux. Deux ponceaux de bois permettent de franchir facilement ce petit cours et le ruisseau du Château. En remontant le chemin, fermé à son extrémité par une barrière (n’oubliez pas de la refermer), on parvient à une prairie où peuvent paître un troupeau de vaches. Sur un arbre, on trouve comme repère le balisage du parcours n° 53 de la Drôme des collines. On continu par la droite pour récupérer un chemin de terre qui nous amène au dessous des Gits et, en quelques pas, au bord de la D 312 (cote 333). Après avoir traversé cette route, on suit l’imposant mur de clôture du château de Beausemblant. Les éoliennes sont là, toutes proches. Elles nous saluent et, surtout, nous surprennent par leurs allures fières et imposantes. Peu avant d’arriver à la première, on poursuit par un large chemin herbeux (cote 343) pour prendre un peu plus loin, à main gauche, un autre chemin accompagnant le ruisseau de l’Enfer. Peu avant d’arriver au quartier de Blanche Belle, sur la gauche, une grosse bâtisse à l’abandon, témoigne encore d’une époque révolue. C’est une vieille gentilhommière qui a servi de résidence aux seigneurs et nobles de Maucune. Elle a visiblement subi des transformations successives qui en ont modifié l’aspect. Elle n’offre actuellement rien de bien remarquable, si ce n’est l’encadrement de la porte d’entrée qui est très bien conservée. Il est fait de deux colonnes engagées et surmontées d’un fronton triangulaire dans lequel se voient des armes accolés, dans des écus ovales, surmontées d’un casque de chevalier posé de face et assorti de ses lambrequins.
En prenant sur la gauche l’allée de Blanche Belle, un large chemin, plongeant à l’ouest, nous amène aux abords d’une ferme. En suivant la petite route qui suit, nous retrouvons la D 312 dans un virage… Et Beausemblant, quelques centaines de mètres plus loin.

Kilométrage : 10.9 km
Horaire global : 2 h 30
Altitude de départ : 159 m
Altitude culminante : 361 m
Carte topographique
Courbe de dénivelé